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Réflexes archaïques : un autre regard sur les difficultés d’apprentissage et d’écriture

l’importance des réflexes archaïques dans le développement de l’enfant :

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Les réflexes archaïques (primitifs) sont à la base de la construction neurologique de l’être humain et sont indispensables au bon développement moteur, émotionnel et cognitif du nourrisson, de l’enfant.

Il apparaissent dès la vie utérine pour certains et ont souvent un rôle très important dans le processus de naissance. Ces mouvements primitifs sont composés initialement d’oscillations, d’ondulations, de mouvements spiralés et sont essentiels pour quitter le milieu utérin et s’adapter au nouvel environnement terrestre. Pour ensuite se verticaliser, passer d’une motricité involontaire à une motricité volontaire, le bébé obéit à un programme sensori-moteur multi-modulaire complexe qui se déroule dans un ordre précis (redressement de la tête, retournement, position assise, ramper, quatre pattes, station assise, station debout, marche…). Ce programme génétiquement programmé permet au bébé de franchir les différentes étapes de son développement et de faire maturer son cerveau. Progressivement, les réflexes s’intègrent et s’inhibent dans les premières années de vie ou encore, pour certains d’entre eux, laissent la place à des réflexes de vie (réflexes posturaux).

Pour différentes raisons (grossesse et/ou accouchement difficiles, naissance prématurée, évènement stressant en cours de grossesse, accouchement par césarienne, en particulier lorsqu’elle est programmée et que le travail n’a pas commencé, forceps, cordon autour du cou, manque de stimulation tactile ou sensorielle, temps insuffisant à plat ventre, manque de motricité libre,  étapes manquantes dans le développement de l’enfant, en particulier le ramper et le 4 pattes, maladie, tramautisme, stress…  ), certains réflexes peuvent ne pas s’intégrer correctement aux âges attendus, ce qui provoque un « parasitage » du cerveau et du corps de l’enfant avec notamment un impact sur les processus d’apprentissage. L’immaturité sur le plan neuromoteur est en effet très souvent à la base des difficultés scolaires.

réflexe 8Des mécanismes de compensation, souvent très coûteux en efforts, s’installent à savoir mauvaise posture, agitation, lenteur, retard de latéralisation,  défaut de concentration, estime de soi fragilisée, faible motivation, manque d’énergie, instabilité émotionnelle… L’enfant n’a pas accès à son plein potentiel et sa vie scolaire et quotidienne peut s’en trouver perturbée.

Concernant l’écriture,

5 réflexes sont plus particulièrement concernés : ils peuvent impacter la préhension du crayon, la coordination oculomotrice, le croisement de la ligne médiane ainsi que la concentration.

  • le réflexe d’agrippement, le réflexe de parachute et le réflexe de traction

    réflexe d’agrippement palmaire

  • Le réflexe paume-bouche de Babkin
  • le RTSC (Réflexe Tonique Symétrique du Cou)
  • le RTAC (Réflexe Tonique Asymétrique du Cou)
  • le réflexe spinal de Galant

Que faire ? les différentes méthodes d’intégration des réflexes

Lorsque le programme neurologique prévu par la nature ne se déroule pas exactement comme il devrait, il est possible de réintégrer les réflexes en utilisant différentes méthodes qui sont toutes douces, progressives et respectueuses des étapes du développement sensori-moteur de l’enfant.

Voici les méthodes que j’utilise au cabinet :

  1.  la méthode « Complex » : il s’agit d’un programme neuro-physiologique développé par Winfried Scholtz, ergothérapeute, et son équipe, en Allemagne et basé sur le couplage entre des exercices moteurs et une sollicitation permanente de l’équilibre. Ce couplage très spécifique se réalise lors d’activités ludiques, très appréciées des enfants (planche d’équilibre, sacs de grains, ballons, balles rebondissantes, ballon de yoga, rouleau, huit en bois, trampoline…). Il permet de stimuler la maturation du système nerveux et de travailler la latéralisation, la coordination, l’équilibre ou encore le rythme. Une tâche cognitive peut dans un second temps être ajoutée. Par ailleurs, le programme « Compflex » comprend un entraînement sensori-moteur particulier bien adapté pour travailler à la maison. Je suis certifiée en méthode « Compflex » depuis 2017.
  2.  la méthode RMT (rythmic movement training) : cette approche permet d’évaluer le niveau d’intégration de chaque réflexe et en fonction de l’objectif défini avec l’enfant et sa famille d’intégrer les réflexes résiduels par un ensemble de mouvements rythmiques soit passifs, soit actifs, qui sont calqués sur les mouvements spontanés des bébés et des jeunes enfants au cours de leur développement. Un autre axe de travail consiste à faire revivre à l’enfant dans son corps le patron moteur du réflexe au moyen de pressions isométriques douces.  Cette méthode a été initialement mise au point par Kerstin Linden, puis reprise par le médecin suédois, Harold Blomberg et par Moira Dempsey. Je l’ai apprise dans l’école RMTi (Rythmic Movement Training International de Moira Dempsey) et suis en cours de certification.
  3. j’utilise par ailleurs d’autres outils d’intégration des réflexes : la méthode Arc-En-Flex, Bénédicte Cazals, osthéopathe, qui accorde une importance particulière à la dimension sensori-motrice des réflexes, la méthode de l’école suisse « Bouge- et-Apprends »  qui s’appuie notamment sur des activités ludo-éducatives  (brain gym, Bal-A-Vis-X en musique et en rythme)  enfin la méthode « Brain Ball, un cerveau pour apprendre » de Régis Pautonnier (jeux de rythme avec sacs lestés, balles et ballons rebondissants, anneaux lestés, balle sensorielle. Le brain ball « mobilise une grande partie du système sensoriel : vision, audition, proprioception et toucher »).

Sur cette base riche et variée de mouvements rythmiques, de stimulations multi-sensorielles et d’activités ludo-éducatives motivantes, j’accompagne votre enfant lors de séances au cabinet et  dans la pratique régulière de son entraînement à la maison. C’est en effet la régularité et la répétition qui permettent d’obtenir de bons résultats, stables sur la durée. Cet entraînement est très complémentaire des méthodes habituellement proposées en rééducation de l’écriture et en graphothérapie. Non seulement, il a un impact très positif sur l’écriture mais il permet par ailleurs de travailler d’autres aspects (posture, concentration, capacité d’organisation, compréhension…). Il permet de développer une meilleure résistance au stress et renforce la confiance et l’estime de soi.

Regarder les difficultés d’apprentissage et les difficultés d’écriture à travers le prisme des « réflexes », offre de nouvelles clés de compréhension et change fondamentalement la relation « enfant-parent-thérapeute ». Le monde des « réflexes » est riche et passionnant et permet d’aider chaque enfant dans sa spécificité et son unicité.